Biographie
Alice Rivard est autrice. Elle a publié un recueil de poésie, Shrapnels, aux Éditons de l’Écrou en 2016, et elle a signé des textes dans Filles missiles, Estuaire, Mœbius, Canadian Art et la revue Saturne. Elle a également autopublié un livre de poésie, Sous les étoiles hurlantes, en 2020. Elle est responsable des communications pour les éditions Nota bene et responsable des réseaux sociaux pour La poésie partout. En poésie, elle a un intérêt particulier pour ce qui part du vécu, de l'émotion, de l'authenticité, pour ce qui est laid, sombre, difficile à nommer, pour ce qui est magique et surnaturel, pour toutes ces choses qui, une fois sculptée en une masse de mots nommée poèmes, deviennent des objets de beauté crue, porteurs de sens et de vérité.
Entrevue
J’ai découvert Baudelaire quand j’avais quatorze ans, mais pas à l’école. j’ai trouvé Les Fleurs du mal en fouillant dans une bouquinerie. Étant une « marginale » dans un petit village et une petite ville, je m’intéressais à des sujets, à des esthétiques, hors de la norme. Baudelaire m’a complètement renversée. À ce jour, j’ai encore ce précieux recueil aux pages jaunies.
J’ai toujours écrit, mais j’avais le syndrôme de l’imposteur, comme je n’ai pas étudié en littérature, mais en histoire. J’ai commencé à me dire poète quand mon premier recueil de poésie est paru, mais le syndrôme de l’imposteur n’est pas parti du jour au lendemain pour autant ! C’est en m’appliquant au retravail, à la lecture, en discutant avec mes pairs et en ayant du « feedback » que j’ai davantage pris confiance en moi. J’ai toujours été très vocale sur le fait que la poésie n’est pas réservée à une élite, si on y met du cœur et du travail, en tant que lecteurice et qu’auteurice, c’est accessible à toustes.
C’est justement un travail sur la langue et l’intention. À mes débuts, je couchais tout sur papier à partir de l’intention, de l’émotion, sans beaucoup retravailler la forme, ce qui a pour effet d’être plus cru, peut-être plus « accessible », mais je me privais, sans le savoir, de ce moment formidable qu’est le retravail d’un poème ou d’une suite. C’est important parce que ça porte le projet plus loin, et on apprend tellement sur soi, sur son écriture. Je pense qu’il y a une façon de travailler sur la langue comme un matériel tout est y donnant une puissance émotionnelle et intentionnelle.
« En guise de fête » d’Anne Hébert, je l’ai d’ailleurs cité dans un texte pour la revue Saturne.